SUD-KIVU : 36 membres de la FOPAC/Sud-Kivu participent à la première réunion du Conseil de Capitalisation et de Suivi

36 membres des organisations paysannes ont participé à la première réunion du Conseil de Capitalisation et de Suivi, COCAS, ce mardi 25 avril 2023. Organisées par la Fédération des Organisations des Producteurs Agricoles du Congo, FOPAC/Sud-Kivu, ces assises ont eu lieu à l’Hôtel Delicia dans la ville de Bukavu. Au cours des échanges, les membres ont partagé différentes expériences dans la production, la transformation et la commercialisation du maïs, du miel, des poissons et des maraichers. Cette rencontre réunissant plusieurs acteurs du domaine agricole est la première de cette année 2023.

Selon Paul Bisimwa, Secrétaire Exécutif de la FOPAC/Sud-Kivu, cette activité se focalise sur l’objectif 6 du programme EMPRISE, un programme basé sur l’apprentissage, l’innovation, l’expérimentation et le partage des meilleurs pratiques entre acteurs de différentes chaines de valeurs.

« Cette activité a pour objectif l’échange d’expérience entre les différents acteurs intervenants dans différentes filière dont le maïs, le miel, le poisson et les maraichers », précise Paul Bisimwa.

On a du bon miel, mais pas de marché

Parmi les participants figure la Coopérative des Apiculteurs et Agriculteurs de Mudaka, ACAM Mudaka à environ 20 Km au Nord de la Ville de Bukavu. Constituée de 132 membres, cette coopérative est spécialisée dans la production du miel. Son président, Cizungu Kirigi, se dit satisfait d’avoir participé à ces échanges. Il émet les vœux de voir ce genre d’échanges d’expériences continuer car les membres ont beaucoup à apprendre les uns des autres et ont des liens à construire surtout dans la recherche du marché.

« Nous produisons du miel de bonne qualité à Mudaka mais nous n’avons pas de marché. Nous demandons à la FOPAC-SK de nous trouver aussi le marché pour notre produit », plaide Cizungu.

La coopérative ACAM  produit environ 1000 kilos de miel biologique par an. Elle utilise des ruches Kenyanes pour leurs performances plus grandes que celles des ruches traditionnelles.

Gisèle Nkongola, présidente de la Coopérative Mapendo, une coopérative des femmes du groupement de Kamanyola dans le territoire de Walungu, veut voir sa coopérative émerger grâce à l’accompagnement de la FOPAC et de ses partenaires.

Elle regrette de voir qu’elle et ses consœurs produisent du maïs mais elles sont victimes de la concurrence de la farine qui vient du Rwanda et du Burundi.

En plus de cette concurrence qui décourage l’agriculteur de Kamanyola, Gisèle regrette de voir que les membres de sa coopérative n’ont pas accès aux crédits agricoles.

« Nous n’avons pas accès aux crédits agricoles par les institutions financières formelles (IMF et Banques). Il faut aussi noter la non-disponibilité des marchés formels de la vente de nos produits ainsi que le manque de moyens pour l’achat des intrants utiles pour la culture du maïs »,

regrette Gisèle qui indique que sa coopérative a produit 14 tonnes de maïs en 2022, 24 en 2021 et 16 en 2020.

FOPAC nous aide beaucoup

Les échanges d’expériences entre organisations paysannes et autres acteurs du développement de l’agriculture est une grande opportunité pour les membres de ces organisations.

Tumisifu Mupenda Elisée, membre de COPTRAF, une coopérative de production et de transformation qui a son siège à Katana, dans le groupement d’Irhambi Katana à Kabare remercie la FOPAC pour cette réunion. Elle promet faire la restitution à ses collègues membres COPTRAF.

« Nos organisations paysannes ont beaucoup de problème. Ces échanges est une valeur ajoutée pour nous. Nous allons partager à nos membres ces expériences issues de cette rencontre. Nous sommes reconnaissants de l’accompagnement de FOPAC. Elle nous accompagne par des formations et des orientations pour professionnaliser notre organisation »,  reconnait Elisée.

Premier COCAS 2023, un agenda très chargé

Au courant des échanges, plusieurs thématiques ont été abordées dont le Développement de filière maraichère par l’OP ARCAP  de Mwenga, la Gestion des connaissances-Capitalisation des expériences et Digitalisation dans les OPA par la FOPAC Nord Kivu et d’autres questions utiles pour les organisations paysannes.

Les participant ont aussi passé en revue l’issu de la proposition de l’Edit portant création d’un fond provincial d’appui à la promotion et au développement du secteur agricole dans la province du Sud-Kivu. La suite du processus de cet édit est bloquée par l’instabilité politique dans la province.

Le COCAS provincial est composé des membres de l’Alliance Agricongo qui appuient la fédération ainsi que d’autres partenaires techniques et financiers de la fédération.

Ces agriculteurs membres des organisations paysannes partenaires de la FOPAC sont venus de Mwenga, Kabare et Walungu spécialement de Kamanyola.

OXFAM RDC, Louvain coopération, Rikolto, Alliance AgriCongo et d’autres partenaires de la FOPAC ont participé à cette réunion.

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Bukavu : 15 femmes formées en éducation financière par la FOPAC-Sud-Kivu

Quinze femmes membres d’organisations paysannes (OPA) du Sud-Kivu à l’Est de la RD Congo ont suivi une formation sur éducation financière. Appuyée techniquement par Oxfam et financièrement par le programme PGD 22-26 Belgique, cette formation organisée par la Fédération des Organisations des Producteurs Agricoles du Congo au Sud-Kivu (FOPAC SK) a eu lieu à l’Hôtel Delicia, dans la ville de Bukavu, ce jeudi 13 avril 2023.

Cet atelier a eu lieu dans le cadre du programme DGD 22-26 qui consiste à renforcer les revenus, le pouvoir d’agir et d’influence de 988 (jeunes) femmes rurales et personnes déplacées internes vivant en lisière des aires protégées et des exploitations minières au Sud Kivu.

Facilitée par deux experts en la matière, cette activité dont l’objectif est d’accompagner les femmes sur la gestion de revenu au sein de leur ménage, de renforcer leur autonomie sur le leadership féminin ainsi que l’épargne collective a traité deux modules.

Le premier, animé par Paul Bisimwa, Secrétaire Exécutif de la FOPAC, a porté sur le plan d’investissement et l’analyse des chaines de valeur agricole. Ici, l’analyse de la rentabilité des filières telles que le haricot, le soja, le maïs, le manioc, etc. a été faite.

Le deuxième module, facilité par l’Expert Denis Buhendwa, a abordé les aspects de l’économie du ménage et la micro entreprise agricole pour les organisations paysannes.

Venues des localités de Katana et Mushweshwe en territoire de Kabare, les participantes, toutes membres des OPA, ont exprimé leurs sentiments de satisfaction pour les nouvelles connaissances apprises.

« J’ai apprécié toute la matière et particulièrement la gestion des dépenses du ménages telles qu’elles doivent être tracées du début à la fin de chaque mois. Il s’agit des notions nouvelles que je vais retransmettre à mes collègues pour que nos activités évoluent convenablement et que chacun sache bien gérer son capital et ses projets agricoles »,

S’est exprimée Madame Nsimire Muhigirwa, membre de COPEKA, une coopérative des éleveurs de poisson de Katana, et secrétaire de l’Association Villageoise d’Epargne et de Crédit (AVEC) y liée. Celle-ci s’est dit assoiffée d’apprendre encore plus de son « bienfaiteur » FOPAC pour une autonomie effective dans ses activités quotidiennes.

Quant à Aksanti Basoda Pascaline, présidente d’une AVEC accompagnée par la FOPAC à Katana, il s’est agi d’une occasion en or pour apprendre et de professionnaliser ses activités et ses projets.

 J’ai compris qu’avant de lancer les activités agricoles, je dois désormais considérer cela comme un projet. Et comme projet, je dois mettre en place une planification détaillée et budgétisée pour chaque étape début jusqu’à la récolte ».

Et d’ajouter,

« Ces enseignements sont grandement utiles pour nos ménages ».

Comme Nsimire, Pascal s’est aussi engagée à faire la restitution auprès des membres de sa structure.

Après cette activité, les prochaines étapes annoncées par Guilit Buhendwa, chargé de programme au sein de la FOPAC, consisteront à mener un suivi auprès des bénéficiaires de cette formation. Il précise que le suivi consistera à une descente sur terrain dans chaque organisation pour un accompagnement plus rapproché dans sa thématique spécifique.

Fier des résultats déjà atteints et du changement dans le quotidien des bénéficiaires des actions de la FOPAC dans sept territoires sur le huit que compte la province du Sud-Kivu, Guilit regrette tout de même que la FOPAC ne soit pas à mesure de voler au chevet des paysans du territoire de Shambunda faute d’insécurité et d’inaccessibilité due au mauvais état des routes.

Créée en 2006 par des unions des OPA au Sud-Kivu, la Fédération des Organisations des Producteurs Agricoles du Congo au Sud Kivu porte la vision de développer un mouvement paysan fort, dynamique à travers des OP capables d’améliorer les conditions de vie socioéconomiques des producteurs agricoles. Elle poursuit la mission de promouvoir les initiatives des paysans producteurs agricoles et maintenir un dialogue permanent avec les  décideurs et autres  acteurs.

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Sud-Kivu : Les prix de haricot et du soja prennent de l’envol à Kabare-Nord

Les prix des produits agricoles prennent de l’envol dans le territoire de Kabare dans la Province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo, RDC, spécialement à Kabare Nord (Bushumba, Bugorhe et Irhambi Katana). Une mesure de haricot se négocie à 5000 FC congolais cette dernière semaine du mois de mars 2023, une mesure de maïs à 2300 FC et  celle de soja à 3000 FC. Cette situation inquiète les habitants de ces coins de la province du Sud-Kivu.

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Un sol riche, mais les habitants « meurent de faim »

La partie nord du Territoire de Kabare, une partie où est situé l’aéroport de Kavumu, est un coin fertile avec un sol volcanique. Elle bénéficie d’un climat doux de part sa situation géographique. Elle est située entre le parc National de Kahuzi Biega et le lac Kivu. Elle est aussi traversée par la route nationale numéro 2, une route qui relie la ville de Bukavu à celle de Goma. Malgré ces atouts, la production agricole est restée au bas de l’échelle conduisant ainsi à la faim.

De Katana à Mushweshwe, un parcours de combattant 

Pour comprendre la situation de hausse de prix des produits agricoles, notre équipe de rédaction s’est rendue à Mushweshwe, une zone très riche. Pour se rendre à Mushweshwe, nous avons emprunté la route Katana. De katana à Mushweshwe en passant par FOMULAC et Luhihi, la route est dans un état de délabrement. Les moyens pratiques ce sont  des jeeps 4 x4 où la moto. Par nos moyes de bord nos avons pris la moto, il faut trois personnes plus le motard (conducteur de moto), chacun doit déboursé 5000 FC (2,5 dollars) sur une distance d’environ 30 km.

Après plus de 55 minutes de voyage, nous sommes arrivés à Mushweswhe où nous rencontrons Badesire Mugabo Victor, Président du Conseil d’Administration de la Coopérative des Producteurs Rhuheke Kuguma,  COOPARU Mushweshwe.

Haricot, soja, maïs,…les prix ont presque doublé

Pour lui la hausse des prix des produits agricoles  est consécutive à une maigre production de la saison A.

« La production n’a pas été bonne. Les agriculteurs ont fait face à beaucoup de soleil. Pas de production de haricot, même chose pour le soja. Le prix a augmenté. Une mesure de haricot se négocie à 5000 mille contrairement à l’année passée où elle se négociait à  2500 FC », regrette Badesire Mugabo Victor, PCA de la COOPARU Mushweshwe, une coopérative située au centre Village Nyabulongwe à 60km au nord de la ville de Bukavu.

Comme le haricot, le prix du soja a aussi prix de l’ascenseur. L’année passée une mesure était vendue à 1500 FC aujourd’hui, il faut 2500FC pour la même mesure.

Face à cette situation qui n’épargne aucun produit champêtre, certaines personnes pensent que la hausse des prix est due à la mauvaise récolte, à la rareté de pluies mais aussi au manque d’encadrement des paysans qui se retrouvent piégés par le changement climatique.

« Il y a eu perturbations climatiques, les gens ont cultivés avant  la pluie. Ce qui a compliqué », ajoute un agriculteur rencontré à Luhihi.

Quand les M23, tuent à Kabare

En plus des victimes qui tombent sous les coups de balle dans les zones occupées par les rebelles du M23, d’autres victimes de faim se comptent par million car le Nord-Kivu est un grand grenier de l’Est de la RDC. Les effets de cette guerre se ressentent à Kabare aussi à plus de 100 km de Goma.

Les guerres qui ont endeuillés le Sud-Kivu en général et le territoire de Kabare en particulier ont exercé une pression démographique sur les grands centres commerciaux de Mudaka, Miti, Kavumu, Katana et Kabamba. Dans ces circonstances, les produits agricoles sont une nécessité. Pour cela, la province du Nord Kivu joue un rôle important car le gros de haricot consommés à Kabare Nord vient de Goma.

« Le haricot que nous consommons vient de Goma. La guerre du M23, fait que le haricot soit indisponible sur le marché et par conséquent le prix a grimpé », regrette un acteur de la société civile du coin.

Les haricots frais payent mieux

En plus de la guerre, les agriculteurs de Kabare Nord, préfère vendre leurs haricots quand ils sont encore frais. « Les haricots frais sont plus chers que ceux secs. Les agriculteurs préfèrent vendre le Mushaku [haricot frais, ndlr]. Cette catégorie rapporte plus. Et ne vous demande pas beaucoup de travail », fait savoir Prosper, responsable  de l’agence agricole « Ekagri » à Katana.

Des agriculteurs oubliés

Pour pallier ces difficultés, auxquelles font face les habitants de Kabare, bien des acteurs du développement sollicitent l’implication des autorités pour l’encadrement des agriculteurs.

« Les agriculteurs d’ici chez ne sont pas encadrés. Ils ne reçoivent aucune subvention de l’Etat ou des ONGs. Ils utilisent les mêmes techniques agricoles depuis des décennies. Ce qui fait qu’ils produisent peu et difficilement. Notre coopérative essaie d’accompagner nos membres mais par manque de moyen, nos interventions sont insignifiantes », regrette Gaspard Bizimana gérant de la Coopérative de Développement de Kabare, COODERKA, une coopérative ayant son siège au centre de Luhihi.

Les services ayant l’agriculture dans leurs attributions devraient prendre cette situation à bras le corps pour éviter le pire.

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